La souffrance au travail n’est pas une manifestation pathologique mais une expérience affective douloureuse vécue face au réel du travail. Christophe DEJOURS, Professeur titulaire de la chaire de psychanalyse du travail au Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris, définit la souffrance au travail comme le vécu qui surgit lorsque la personne se heurte à des obstacles insurmontables et durables, après avoir épuisé toutes ses ressources pour améliorer l’organisation réelle de son travail vis-à-vis de la qualité et de la sécurité. En d’autres termes la souffrance pathogène commence lorsque le rapport du sujet à l’organisation du travail est bloqué, paralysé.
La souffrance au travail se manifeste couramment sous la forme d’une plainte extrêmement individualisée qui mêle anxiété, colère, sentiment d’isolement, vécu d’indignité et très fréquemment un profond désarroi. La personne ne comprend pas ce qui lui arrive et ne sait pas comment y faire face. C’est une expérience singulière qui traduit la résistance du réel du travail à la satisfaction, à la volonté et à la maîtrise du sujet.
La psychodynamique du travail s’attache à analyser le travail à travers les conflits subjectifs et intersubjectifs mobilisés par la confrontation du sujet à la réalité du travail, de l’activité et de l’organisation. Elle considère que le sujet est un tout structuré, cohérent et engagé dans une activité (et non pas un être morcelé entre différentes identités sociale, professionnelle, personnelle…).
La souffrance au travail n’arrive pas comme ça, sans raison …
Un certain nombre de conditions sont nécessaires pour permettre à la souffrance de se développer dans le monde du travail.
En voici quelques-unes :