Certaines organisations utilisent des pratiques délétères délibérées érigées en méthode de management (comme le management par la peur, la menace, le chantage, le harcèlement) pour pousser les salariés à donner encore plus d’efforts, d’énergie, de temps, de résultats, etc., ou pour les pousser à bout, à l’erreur et permettre ainsi le licenciement pour faute ou déstabiliser et inciter à la démission. L’existence de ces pratiques délétères comme mode de management est aujourd’hui reconnue. Ce faisant, elles mettent à mal autant les collaborateurs que les managers.
Ce type de management se trouve normalisé dans de nombreuses entreprises par la situation économique actuelle -« c’est la crise « – et par les stéréotypes du type « on n’a pas le choix, il faut s’adapter ». Ce faisant, on obtient des gens apeurés et dociles, qui se mobilisent pour fournir encore plus de travail dans une activité aigue, par peur de perdre leur emploi.
D’autres organisations vont chercher à maintenir les salariés dans une précarité subjective. Il s’agit d’entretenir un niveau d’inquiétude permanant, afin d’empêcher les salariés de se stabiliser dans leur travail, (spatialement, géographiquement, émotionnellement) car ils/elles ont la certitude qu’un salarié heureux risquerait de s’endormir. Les mutations, les changements d’équipe, changements de bureau, changements de poste, sont donc volontairement orchestrés et fréquents.
Il ne faut pas pour autant croire que les managers soient, eux, protégés de ces pratiques. Longtemps considérés comme des privilégiés dans l’entreprise, comme les instruments zélés du nouveau management, les cadres subissent désormais le lot commun des salariés soumis aux méthodes de management pathogènes. Ils n’échappent plus au harcèlement moral, aux injonctions contradictoires, aux pressions, aux exigences irréalisables, aux objectifs intenables, à la précarité, bref aux conditions ordinaires dans les entreprises qui engendrent souffrance psychique, stress chronique, dépressions et suicides.
Pour en savoir plus sur les pratiques managériales, les outils de management et les conséquences sur les salariés, voir ci-dessous l’étude menée depuis 2010 à l’initiative de la DIREECTE des Pays de la Loire par un médecin inspecteur du travail, le Dr Véronique TASSY, et un sociologue, Eric ROUSSEL. Ils ont entrepris d’analyser les effets du management sans présager des intentions de ceux qui introduisent lesdits outils dans le monde du travail, ni préjuger des intentions de ceux qui les utilisent.
Leur approche, qui permet de dépassionner les débats autour du management, ouvre sur des pistes de réflexions susceptibles d’améliorer la prévention des effets de certaines pratiques.
Pour accéder à ces documents :
Un regard croisé sur les effets possibles des pratiques managériales : T2 – Cliquer ici
Un regard croisé sur les effets possibles des pratiques managériales : T3 – Cliquer ici
Un regard croisé sur les effets possibles des pratiques managériales : T4 – Cliquer ici