Les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) sont des pathologies multifactorielles pour lesquelles le stress est aujourd’hui reconnu comme l’un des facteurs en cause (à sollicitations biomécaniques équivalentes, les situations de stress au travail augmentent la prévalence des TMS).
Les TMS liés au travail sont définis comme un ensemble d’affections des tissus mous péri articulaires (muscles, tendons gaines, synoviales, bourses séreuses, micro-vascularisation, nerfs) des membres et du dos survenant chez des travailleurs.
Les mécanismes en cause sont complexes et font intervenir à la fois des phénomènes mécaniques, inflammatoires, vasculaires et dégénératifs.
Le point commun de toutes ces lésions est l’atteinte du mouvement. Les attitudes, postures et gestes susceptibles d’être incriminés existent à des degrés divers dans presque toutes les professions et ne se distinguent fondamentalement de ceux que nous réalisons dans la vie quotidienne que par 3 critères : la cadence, la répétitivité et le contenu mental.
Les transformations des modes de production de cette dernière décennie on entraîné un développement fulgurant des TMS et des RPS. En cause :
• L’intensification du travail, les exigences toujours plus poussées de rentabilité, de productivité,
• Le travail à flux tendu, la qualité totale, le lean production …
• L’évaluation individualisée des performances
• La flexibilisation, la polyvalence, l’externalisation de services
• L’insécurité socio-économique
• Les exigences émotionnelles du travail
• L’augmentation des contraintes gestionnaires +++
• La diminution des temps de coopération formels ou informels, l’affaiblissement des collectifs,
• La profonde mutation des méthodes de management (chasse au temps mort, dictature de l’urgence, mise en compétition des individus en vue d’une production accrue …)
Il serait illusoire de penser que nous laissons notre histoire personnelle accrochée sur un cintre dans les vestiaires de notre lieu de travail. Le travail est un des pôles majeurs d’expression de l’identité et on ne peut le réduire à la simple exécution de la tâche prescrite. Faire l’impasse sur le sens du travail reviendrait à en dénier le caractère d’activité humaine mobilisant non seulement les compétences intellectuelles et/ou manuelles du sujet mais aussi sa personnalité tout entière, consciente et inconsciente. Le travail offre à chacun l’occasion de poursuivre son questionnement intérieur et de continuer à tracer son histoire.