Les risques psychosociaux sont souvent résumés par simplicité sous le terme de «stress» qui n’en est en fait qu’une manifestation. Les risques psychosociaux (RPS) recouvrent en réalité des risques professionnels d’origine et de natures variées, qui mettent en jeu l’intégrité physique et la santé mentale des salariés et ont un impact sur le bon fonctionnement des entreprises. On les qualifie de «psychosociaux» car ils sont à l’interface de l’individu et de sa situation de travail». (Rapport « La santé mentale, l’affaire de tous » du Centre d’analyses stratégiques, 2010).
Attention à l’utilisation des termes !
Il est souvent difficile de comprendre ce qui se cache sous le label « risques psychosociaux » tant y sont recoupés à la fois les causes de leur apparition et les effets sur la santé des salariés.
Attention également à l’utilisation inadaptée des termes « risques psychosociaux » qui laissent à penser que le psychosocial, c’est à dire la relation à l’autre est toxique et représente un risque pour la santé ! Non, le psychosocial n’est pas un risque MAIS une RESSOURCE.
La meilleure définition à l’heure actuelle est probablement celle rendue dans son rapport final (2011) par le Collège d’expertise sur les risques psychosociaux missionné par le Ministère du travail pour définir des indicateurs statistiques pour le suivi statistique des risques psychosociaux :
« Les risques psychosociaux au travail sont les risques pour la santé mentale, physique et sociale, engendrés par les conditions d’emploi et les facteurs organisationnels et relationnels susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental ».
Cette définition distingue clairement deux notions essentielles dans les sciences de prévention :
Cette définition a le mérite d’inclure les éléments nécessaires à une démarche scientifique : les causes : les conditions d’emploi, les facteurs organisationnels et relationnels
En fait, les RPS sont moins liés à l’exposition à un risque spécifique, qu’à un ensemble de facteurs tels que l’organisation des tâches, les modalités du temps de travail, les relations hiérarchiques, la complexité du travail, la fatigue liée aux transports, aux horaires de travail, etc…Il nous apparait donc plus juste de parler de troubles psychosociaux (psychopathologies, décompensations, suicides) que de risques psychosociaux.