PREVENTION TERTIAIRE :
ACCOMPAGNER LA PERSONNE EN BURNOUT ET FAVORISER SON RETOUR AU TRAVAIL
Le retour au travail d’un salarié après un burnout est trop souvent un échec car les entreprises n’agissent pas et n’anticipent pas le retour du salarié. Lorsqu’il revient, celui-ci ne peut que constater que « rien n’a changé », que l’entreprise « n’a rien appris » de ce qui lui est arrivé, et que les mêmes causes risquent de reproduire les mêmes effets. Or, plusieurs actions devraient être mises en place :
- L’entreprise devrait, dès le diagnostic posé, analyser les causes organisationnelles qui ont contribué au burnout et engager un plan d’actions pour les corriger
- Entreprendre une réflexion pluridisciplinaire (DRH, encadrement, médecin du travail, préventeur, membres du CHSCT) sur les modalités de réintégration du salarié : aménagement d’une transition (transformation du poste de travail, poste aménagé, affectation à un autre poste ou dans une équipe différente), redéfinition des objectifs et des moyens mis à disposition
- Echanger avec le salarié en amont de sa reprise pour construire sa reprise
- Préparer l’équipe et le manager au retour de leur collègue et à son accueil
- Il pourra être intéressant d’organiser une sensibilisation de l’équipe sur les RPS et sur l’épuisement professionnel
- Préparer un accueil personnalisé par le manager le jour de la reprise : l’informer des changements survenus pendant son absence, échanger sur les attentes respectives et fixer des objectifs simples pour les premières semaines de sa réintégration
- Instaurer des temps d’échanges réguliers quotidiens les premiers jours puis hebdomadaires pour faire le point avec lui sur sa situation et sur les ressources nécessaires qui lui permettraient de retrouver confiance en ses capacités et de retrouver le goût et le plaisir de son travail
- Enfin, il est souhaitable d’envisager un échelonnement progressif de la charge de travail afin d’éviter une situation d’échec.
Il se peut que le salarié ne soit pas en mesure de reprendre son poste de travail. Il sera alors nécessaire d’envisager sa réorientation professionnelle.
Si l’épuisement professionnel aboutit fréquemment à une rupture conventionnelle, cette solution laisse le salarié seul face à ses difficultés. Il est pourtant primordial, dans cette situation, que l’entreprise lui propose un accompagnement soutenu vers une réorientation professionnelle : bilan de compétences, formation, etc., pour lui permettre de rebondir sur un nouveau projet professionnel.