Le conseil de prud’hommes (CPH) est chargé de régler les conflits individuels entre employeurs et salariés liés au contrat de travail de droit privé. Le CPH peut être saisi par le salarié ou par l’employeur, pour résoudre tout litige apparu durant la relation de travail ou à l’occasion de la rupture du contrat.
Quels sont les litiges concernés ?
Le recours au CPH est possible en cas de conflit lié, notamment :
Délais de recours : Pour que l’action soit recevable, le CPH doit être saisi sous certains délais. Ceux-ci varient selon la nature du litige. Au-delà, les faits sont prescrits.
Juridiction compétente : Le salarié doit s’adresser au conseil de prud’hommes :
Dépôt de la demande : la saisine du conseil peut être formée en personne, directement auprès du bureau de conciliation et d’orientation (BCO) du conseil des prud’hommes, ou bien par correspondance, par une requête adressée au greffe du conseil de prud’hommes par courrier (le formulaire de saisine est à disposition sur le site internet à l’adresse suivante) :
Coût : La saisine du CPH est gratuite.
La procédure prud’homale prévoit, dans un premier temps, une phase de conciliation entre les parties (le demandeur et le défendeur), sauf exception.
En cas de conciliation totale, le litige prend fin. S’il n’est pas possible de concilier les parties, les éléments de l’affaire encore litigieux font alors l’objet d’un jugement. En cas d’urgence, le conseil de prud’hommes (CPH) peut ordonner des mesures dans le cadre d’un référé.
Les conditions de convocation et ses conséquences sur la procédure prud’homale varient selon le motif à l’origine du litige :
Le BCO (Bureau de conciliation et d’orientation) incite les parties en conflit (le demandeur et le défendeur) à trouver un accord mettant fin au litige.
Durant la séance, chaque partie apporte ses explications. La séance de conciliation n’est pas ouverte au public.
Chaque partie présente peut, si elle le souhaite, être assistée ou, en cas d’absence, être représentée par une personne habilitée.
Si le salarié accepte le versement d’une indemnité forfaitaire de conciliation, le litige prend fin.
Lorsqu’une partie est absente, et qu’elle n’est pas représentée, le BCO peut directement juger le litige (sauf si la partie absente justifie d’un motif légitime). Il statue sur la base des éléments qui lui ont été communiqués.
Au terme de la séance de conciliation
Le litige prend fin avec la rédaction d’un procès-verbal de conciliation.
En cas d’accord partiel, le litige prend fin pour le ou les éléments du litige réglés. Les éléments non résolus sont transmis au bureau de jugement.
L’affaire est renvoyée devant le bureau de jugement.
Le BCO se charge de mettre l’affaire en état d’être jugée. Il s’assure que l’ensemble des conclusions et pièces sont bien transmises entre les parties dans la perspective de l’audience.
Le BCO peut orienter les parties, avec leur accord, devant le bureau de jugement en formation restreinte (un conseiller employeur et un conseiller salarié), qui statue dans les 3 mois.
Dans l’attente du jugement, le BCO peut ordonner, à titre provisoire la délivrance de documents que l’employeur est légalement tenu de délivrer au salarié (attestation Pôle emploi, certificat de travail, solde de tout compte, bulletin de paie…), ou le versement de provisions sur salaires et indemnités de rupture de contrat non versées (indemnités de congés payés, de préavis, de licenciement, indemnité de fin de CDD ou de fin de mission…).
En l’absence de conciliation, les parties sont convoquées en audience devant le bureau de jugement, qui se charge de trancher le litige.
Le bureau de jugement s’assure, si nécessaire, que l’ensemble des conclusions et pièces sont bien transmises entre les parties dans la perspective de l’audience.
Chaque partie présente expose ses arguments durant l’audience, à l’appui de ses demandes. Les parties peuvent se concilier, même partiellement, pendant l’audience.
Chaque partie présente peut, si elle le souhaite, être assistée ou, en cas d’absence, être représentée par une personne habilitée. À l’issue des débats, le président du bureau de jugement peut rendre immédiatement sa décision. S’il ne le fait pas, il indique aux parties la date à laquelle le jugement sera prononcé.
La décision est prise à la majorité absolue des voix des conseillers prud’hommes. En cas de partage des voix, l’affaire est réexaminée à une date ultérieure, en audience de départage, présidé par un juge du Tribunal de Grande Instance (TGI).
Au terme du jugement
Dès lors que le conseil de prud’hommes a statué sur le fond de l’affaire, l’exécution du jugement a lieu au plus tard le lendemain de la date d’expiration de toutes les voies de recours.
Si la décision n’est pas exécutée, il est possible :
Le salarié doit-il se présenter en personne devant le conseil de prud’hommes (CDP) ?
Ce n’est pas obligatoire. Vous pouvez vous présenter en personne devant (CPH) ou, en votre absence, être représenté par une personne habilitée.
Si vous êtes présent le jour de votre convocation, vous pouvez aussi vous faire assister.
Les personnes habilitées à vous assister ou représenter sont les suivantes :
Tout représentant doit justifier d’un pouvoir spécial (sauf s’il est avocat). Cet écrit lui permet de concilier en votre nom et pour votre compte durant la phase de conciliation prévue durant la procédure prud’homale, et de prendre part aux mesures d’orientation.
Si la personne habilitée est également conseiller prud’homal, elle ne peut pas vous assister ou représenter devant le conseil de prud’hommes auquel elle appartient.
Attention : sauf motif légitime, lorsqu’une partie est absente à la séance de conciliation, et qu’elle n’est pas représentée, le CPH peut directement juger le litige. Il statue alors sur la base des éléments qui lui ont été communiqués.
Pour en savoir plus, voir la page spéciale en cliquant sur le logo suivant :